Les « doubles-commandes » d’une voiture-école
DESCRIPTION
- 3 pédales (comme à la place du conducteur : embrayage ; frein ; accélérateur)
(La pédale d’accélérateur doit être neutralisée lors de l’examen du permis de conduire…La raison réside dans la non-responsabilité de l’examinateur en cas d’accident).
Auparavant on dévissait la pédale grâce à un papillon ; sur les autos actuelles, il suffit de soulever la pédale pour qu’elle se bloque vers le haut)
- 2 ou 3 rétroviseurs (2 principaux : intérieur et extérieur droit côté moniteur (donc un véhicule école doit avoir 2 rétroviseurs droits).
(Petit rappel pour définir le côté droit ou gauche il faut se placer en tant que conducteur (ou moniteur) et non pas face à la voiture !)
- Un boitier de commandes manuelles (clignotants ; éclairage ; avertisseur sonore)
Les actions du boitier prévalent sur les commandes du poste du conducteur (élève) :
C’est –à-dire que, si l’élève se trompe et clignote à gauche pour aller à droite, et qu’il est trop tard pour lui dire et qu’il ait le temps d’agir ; en actionnant le clignotant du boitier à gauche, le véhicule indiquera le côté ordonné par le boitier moniteur.. Il en va de même pour l’éclairage.
NB : sur le boitier manuel, il y a 3 voyants : 2 verts et un orange. Contrairement au tableau de bord, ce sont les 2 voyants verts qui s’allument lorsqu’on actionne les feux de détresse ou un clignotant. Alors à quoi sert le voyant orange au milieu? …..
Tout simplement pour les leçons de nuit. Dans l’obscurité, on ne peut pas distinguer de quel côté le voyant s’allume (le boitier se confondant dans la plage de bord. Ce voyant sert alors à repérer d’un seul coup d’œil, de quel côté l’élève à actionner. Malin non !!!
Sur les boîtiers à commande, le problème ne se pose tant qu’on le tient dans la main).
A QUOI SA SERT ?
USAGE : Démonstrations/Accompagnement/ Interventions
- Démonstrations La posture de base d’un enseignant consiste à avoir :
- les mains posées sur les genoux (prêt à agir, de la main gauche : volant et levier de vitesse ; de la main droite : clignotants ; avertisseur sonore et éclairage) ; et,
- le pied droit au dessus du frein (sans le toucher pour ne pas allumer les feux stop, ni chauffer (donc user) les freins).
- Le reste du corps en position naturelle (mobilité du regard !)
ATTENTION ! Si vous ne maintenez pas votre pied au frein, vous vivrez de très mauvaises expériences en cas d’urgence (ratage de pédale assurée, surtout dans vos débuts !).
Vous constaterez plus tard la belle musculature de votre tibia jambe droite ;-).
La raison est très simple : l’habitacle a une forme inversée par rapport au côté conducteur, et si vous ne vous tenez pas prêt à actionner, fréquemment vous agirez sur l’embrayage ou l’accélérateur au lieu du frein (c’est difficile à croire, mais vous verrez !).
Plus tard vous opterez pour le pied droit posé incliné sur le côté, en veillant à laisser votre talon bien face au frein pour n’avoir qu’à pivoter sans vous tromper).
- Accompagnement
Comme il est très souvent rappelé : 1 – Sécurité ; 2 – Fluidité…
L’accompagnent peut être (comme les interventions) verbal ou physique.
Ici nous traitons l’action ; quand l’élève rate son démarrage et que cela va gêner la circulation ou devenir dangereux (exemple du démarrage après arrêt à l’abord d’un giratoire) ; mais aussi quand l’élève met la 4ème vitesse au lieu de la 2ème (ou pire : la 1ère au lieu de la 3… bonjour l’excès de frein moteur ;-)), enfin par exemple lorsqu’il n’arrive pas à ramener la direction droite (ou trop tardivement) après avoir tourné dans une intersection.
Dans ces cas, on l’aide (donc on l’accompagne) mais nous ne sommes pas dans l’urgence ;
c’est souvent accompagné verbalement par l’enseignant d’un « ce n’est pas grave » ou bien « je t’aide un peu… ».
Attention toutefois de ne pas en abuser ! S’il y a répétition de la mauvaise manœuvre, c’est qu’il y a lacune… Il serait bon alors de s’arrêter et de travailler dessus !
- Interventions
Verbale (si on a le temps) mais surtout physique (Ouf ! on a évité un accident)… Situation de « presqu’accident »où parler ne suffirait et/ou prendrait trop de temps (le temps de dire/que l’élève entende/qu’il analyse/décide et Agisse)… Avez-vous le temps ?…… Non ? … Alors intervenez !
NB : Si on a la main sur les commandes du boitier (cligno/éclairage).. Il n’en va pas de même pour la pédale, car elles communiquent en général… Parfait! … Sauf pour la pédale de frein ; Bien sur vous pouvez freiner plus fort si l’élève n’appuie pas assez ; mais lorsqu’il freine trop fort (débutant ; stress ; etc.), la situation est terrible ; il faut pouvoir l’arrêter d’actionner la pédale de frein…
Mais s’il freine fort c’est qu’il stresse… donc il ne vous entend pas… Et le conducteur du camion derrière vous, a les « 2 pieds sur le frein » (expression pour dire qu’il est à fond sur les freins… On dit aussi « être debout sur les freins ») et les yeux qui sortent des orbites (signifie qu’il freine tellement fort pour ne pas vous rentrer dedans, …que son corps est tellement freiné brutalement que ses yeux lui sortent de la tête… C’est une image bien sûr !)….
Mais comment arrêter l’élève de freiner si fort ??? … Et bien ce jour là vous serez content d’avoir mis des chaussures fermées, car si vous aviez des sandales, AÏE AÏE AÏE pour vos orteils (ou dessus de pied), car la seule solution est de glisser votre pied sous la pédale de frein et de la soulever très énergiquement pour que l’élève ressente que vous lui faite signe… Il faudra accompagner cette intervention physique d’une intervention verbale, du type « Lâche » sur un ton ferme pour que l’élève cesse son action.
Attention ! Vérifiez bien les pédales des doubles-commandes ; sur certains montages, on ne peut pas « dé-freiner » ; Testez bien avant de partir en leçon !
N’attendez pas que la situation s’envenime ! C’est sans aucun intérêt ; ni pour l’élève (stress/traumatisme) ; ni pour la voiture (bien que le Carrossier apprécie !) et encore moins pour vous (sensation d’impuissance et de manquement au rôle de « protecteur »).
S’il y a intervention physique, c’est qu’il est trop tard (plus de place pour la pédagogie) et que seule l’action peut sauver la situation !
Mais attention de ne pas être déjà dans la phase « C’est Trop Tard » !
Enseignant débutant, faites confiance à votre ressenti : vous avez l’impression que ça ne va pas aller :
2 options :
- vous avez suffisamment anticipé = intervention verbale pour que l’élève réagisse
- Vous n’avez plus le temps = ACTION !
Vous rassurerez l’élève ensuite en lui expliquant ce qu’il vient de se passer…
Conseil ! Parfois, fatigué d’expliquer des gestes de prévention que l’élève trouve futiles (exemple contrôle en vision directe) ; vous rêverez que la situation se produise et que l’élève et une « petite frayeur »… Ne vous inquiétez pas, elle finira par arriver ; ne la provoquez pas au risque de vous accidenter.
Souvenez-vous qu’on regarde 1000 à 10 000 fois (environ !) pour rien, mais on continue de le faire parce qu’une fois cela servira… Comme l’accident : ça n’arrive jamais……………. Ou presque ! 😉
RESPONSABILITE
En fait, l’élève conduite grâce à votre permis de conduire.
Ainsi, il n’est pas responsable des infractions commises lors des leçons ;
c’est donc à VOUS de veiller et intervenir si besoin.
ATTENTION !
Le fait d’être en apprentissage ne donne pas le droit de commettre des infractions routières.
L’enseignant peut donc être verbalisé en lieu et place de l’élève.
Il engage de fait, sa propre responsabilité en cas d’accident.
Il est fortement conseillé de :
– consulter les vidéos sur ce thème pour plus d’explications
– vous entraîner avec votre tuteur de stage (ou de louer une voiture en doubles-commandes)
Et de consulter l’arrêté du 8 janvier 2001 relatif à l’exploitation d’un établissement contenant les équipements obligatoires de la voiture école.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005630547
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