PEDAGOGIE; En circulation. Sous compétence Franchir les intersections

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La mise en œuvre de la sous compétence du franchissement d’intersection, pourrait être identique à celle enseignée en voiture ; SAUF que nous sommes en moto ;
et cette particularité engendre de nombreuses explications supplémentaires concernant les risques.

Ainsi, nous parlerons avec l’élève des Risques (en même temps que l’on traitera le « pourquoi »), mais aussi des « influences » et des « pressions »* ;
et surtout de la notion de PRIORITE !
« J’ai la priorité ! J’ai la priorité ! » : Il faut que l’élève comprenne que cela ne laisse pas la place à l’erreur de l’autre ;
Souvenez-vous, il y a ce que les usagers SAVENT FAIRE, et ce qu’ils VEULENT BIEN FAIRE, ou encore, PEUVENT FAIRE…

A l’inverse, il ne faut pas défaire le Code de la Route ; c’est-à-dire qu’on ne va pas non plus s’arrêter
au feu vert pour laisser passer un usager venant du feu rouge ; ni TROP ralentir ou freiner à l’approche d’une intersection où NORMALEMENT c’est à nous de passer, car cela invite l’autre usager à s’engager….
Voilà pourquoi, Franchir une intersection en moto est TOUT UN ART !

En commençant par le « POURQUOI » et les « RISQUES », il conviendra d’ajouter (ou de faire deviner) qu’en moto nous n’avons que 2 roues (problème d’équilibre) et pas de carrosserie (Aïe ! en cas de chute).
Il faut aussi soulever l’aspect manque de considération par les autres usagers, certainement à cause de la taille de la moto. Vous le vivez en leçon auto : observer les autres usagers lorsqu’ils sont sur le point de s’engager dans un carrefour à sens giratoire ; ils renoncent lorsqu’un poids lourd s’engage de l’autre côté (alors que ce type de véhicule n’a pas l’accélération nécessaire) ; par contre, si c’est une moto qui arrive dans la même situation ; l’automobiliste s’engage !

Notez que l’élève que vous formez, souvent titulaire du permis B, a perdu l’habitude de ralentir à l’approche d’un feu vert ou d’une intersection ou il a la « priorité de passage » ; il est donc en danger s’il pratique de cette manière en moto !

COMMENT ?
LA PROCÉDURE est celle pratiquée en auto, en insistant sur les points vus ci-dessus, et en ajoutant que les autres usagers sont dans leur véhicules pour se déplacer d’un point A à un point B, et qu’ils aimeraient bien arriver à l’heure qu’ils se sont fixés ; et par ce fait, ils cherchent à AVANCER (pression de l’heure d’arrivée programmée) ;
c’est ainsi que se croiser du regard ne suffira pas toujours ; il est probable que l’automobiliste arrêté là au stop, me regarde et se dise « allez, j’ai le temps de passer avant qu’il arrive »… Il m’a donc bien vu, mais pas pris en considération (Ah ! si j’étais arrivé avec un 44 tonnes, il aurait attendu !… Ne lui en voulez pas, il pense sincèrement avoir le temps.
A cet égard, il est possible que finalement il commence à s’engager et regrette : 1 mètre, 2 mètres,  et PAF ! Il s’arrête en plein milieu de la route… Ou encore, si l’accident a lieu, il dira que la moto arrivait très ou trop vite (c’est l’impression qu’il aura eu !).

Dans cette séquence vous pouvez aborder les limites de la perception :
– la vision monoculaire qui fait perdre l’évaluation des distances et des vitesses ; quand on regarde à gauche ou à droite, souvent on ne voit que d’un œil  (et oui, à cause de notre nez !), et de ce fait on perd la 3D = le monde devient plat ;
– Le phénomène de la tache aveugle (que vous avez appris en formation Tronc commun)

Il est temps de faire un schéma (intersection classique en croix, avec priorité ponctuelle pour la moto) ; demandez à l’élève ce qu’il va faire DANS L’ORDRE…. Et complétez avec lui en commentant :

  1. Détecter l’intersection et son régime de priorité
  2. Contrôler dans les 2 rétroviseurs (car on va on moins ralentir)
  3. Ralentir et éventuellement freiner, rétrograder ; En fonction de la visibilité
  4. S’assurer de pouvoir passer
  5. Dégager (reprendre l’accélération)
  6. Contrôler à nouveau (pour vérifier si quelqu’un nous a rejoints)

APPLICATION guidée (limitez votre verbalisation aux mots qui composent la procédure ci-dessus, jusqu’à l’autonomie.

Une fois cette sous compétence acquise, il sera assez aisé de progresser vers la sous compétence consistant à Tourner à droite et à gauche.

 

NB : N’oubliez-pas qu’en construisant des procédures du type « 1 je fais ci, 2 je fais ça, 3….) il est facile de progresser. Il suffit de repartir de la dernière procédure « Nous allons faire comme pour franchir les intersections, c’est-à-dire, 1-Détecter ;  2- Contrôler dans les 2 rétroviseurs ; 3-  Ah ! Avant de ralentir, il va falloir se positionner sur la chaussée, du côté où nous avons l’intention d’aller. « Pourquoi » ? (1 pour des raisons de sécurité (développez) ; 2 pour des raisons de fluidité (développez)…. Etc (voyez la suite dans la vidéo de la prochaine sous compétence : Tourner à droite et à gauche).

 

*Les influences et les pressions ne sont pas toujours traitées à un moment donné de la leçon, mais de manière parsemé durant la séance. Dans cette sous compétence, il y a beaucoup de théorie alors que nous sommes dans une leçon de conduite. Les explications nécessaires lorsqu’on parle de la procédure ne doivent pas durer plus de 5 mn (parce que l’élève ne retiendra pas tout, et parce qu’il ne faut pas trop stagner).

C’est à l’occasion des arrêts durant la phase de développement, qu’on pourra compléter sur les influences et les pressions ; En prenant des exemples de situations vécues …
Exemple : « tu te souviens de la voiture rouge qui t’as coupé la route en tournant à gauche… qu’est-ce que tu en penses ? et comment tu l’expliques ? »